De toute récente découverte au Maroc (Tarrier, 2015, Description préliminaire d'un nouveau Porte-queue érémicole du Maroc. Alexanor, 27 (3) : 171-183), Papilio neosaharae est une autre espèce biologique du complexe de P. machaon. À l'instar de P. saharae et faute de critères morphologiques bien définis, les imagos sont d'une grande ressemblance superficielle avec P. machaon et peu aisés à identifier. La taille est moyenne à petite, les queues sont généralement plus courtes, l'ocelle anal du type de celui de P. saharae, tout comme le nombre de segments antennaires (30 à 31). C'est un insecte éminemment sténoèce.
Critère imparable, la chenille est d'une livrée différente tant de celle de machaon que de celle de saharae et s'avère exclusivement tributaire de la Rue fétide (Ruta graveolens). Le Papillon n'intervient que lorsque sa plante-hôte est d'une couverture prononcée et organise son propre écosystème. Les premières colonies connues, toutes liées à la Rutacée citée, sont propres à l'Anti-Atlas (régions de Tafraoute, du Siroua et du Saghro) et à l'écotone entre le Haut Atlas oriental et le Moyen Atlas central (alentours de Boumia et d'Azrou). Il s'agit d'une entité de récente disjonction et in statu nascendi, dont le patrimoine génétique est censément encore imbriqué avec celui de P. machaon. C'est pour cette raison que les résultats du séquençage de l'ADN n'apportent rien au niveau de la distinction des trois Papilio du Maroc.
Nombre de stations au Maroc
(2015) : statut méconnu.