Avec la face dorsale d’un beau noir velouté chez le mâle
à l’état frais, la Coronide de l’Atlas (Satyrus atlantea) est un pur endémique marocain, très affin tant à Satyrus ferula qui vole depuis la France jusqu’à l’Himalaya et en Sibérie, qu’à Satyrus actaea des sierras espagnoles. Il fut découvert aux alentours de Meknès, d’où il a totalement disparu, comme il disparaît de toutes les basses
montagnes, translation probablement induite par le réchauffement global. Il ne survit maintenant qu’en quelques colonies alticoles des Moyen et Haut Atlas, loin des pressions humaines et
pastorales, mais partout rattrapé par l’érosion qui ronge un à un ses habitats. Dès fin juin, les imagos animent de leur vol cocasse et rectiligne, sur des battements d’ailes accélérés, les
pentes à pelouses sèches et escarpées, les grandes trouées de la steppe altitudinale à xérophytes épineux, les thuriféraies lâches, et autres habitats rupestres idoines, s’encartant dans les
bioclimats subhumide et humide depuis l’étage supraméditerranéen jusqu’à l’oroméditerranéen. La larve est oligophage sur des Poacées montagnardes variées mais méconnues. (Deux mâles, une femelle
et un accouplement : Adrars Ouhattar et Tizerag, Haut Atlas central, juillet 2005).
Nombre de stations au Maroc (2015) : moins de 25, avec un déclin alarmant et un effondrement des effectifs dans la plupart des stations ; vulnérable, voire en
danger.