Ces photos ne sont pas excellentes mais représentent un « scoop » entomologique. Lasiommata meadewaldoi, splendide espèce affine à Lasiommata maera mais aux caractères exagérés, ne vole que sur le toit du Maghreb : le Massif du Toubkal. Ce n'est qu'à plus de 3000 m,
à l'ombre d'inaccessibles falaises et d'impressionnants promontoires rocheux dominant des abrupts vertigineux, qu'on a des chances de rencontrer tôt le matin cette rareté inapprochable et
localisée dans ce grand refuge orophile. Quand, dans le silence matinal de la haute montagne, un sujet se pose sur une fleur de Catananche bleue, l'imperceptible « clic » de l'appareil le fait
fuir immédiatement… (Mâles et femelles : Djebel Angour et Adrar Ouhattar, Haut Atlas central, juin 2002 et juillet 2005). Quant à L. maera adrasta, on le rencontre encore dans les montagnes rifaines des alentours de Chefchaouen, mais il semble avoir fait sa
référence tant du Moyen Atlas où il était commun jusqu'à l'orée des années 2000, que de la Cordillère du M'Goun où je le surprenais il n'y a pas longtemps encore. Tout s'en va ou je vieillis,
signe des temps !
Nombre de
stations au Maroc (2015) pour L. meadewaldoi : moins de 5 ; en voie
d'extinction.
Nombre de
stations au Maroc (2015) pour L. maera : moins de 10 ; en danger.