Le Grand
Hermite : Chazara prieuri kebira, est l'une des espèces les plus difficiles à rencontrer
dans la steppe marocaine. Spécialiste de l'écotone entre le Moyen Atlas central et le Haut Atlas oriental, son biotope est constitué de nappes de Graminées des zones arides, particulièrement de
Stipa tenacissima ou Alfa. La diapause nymphale de ce splendide Lépidoptère peut être prolongée plusieurs années si les conditions climatiques sont trop défavorables aux émergences
(absence récurrente de pluie entraînant notamment la dessiccation de la plante-hôte devenue inconsommable par la larve). Il en est ainsi de la fabuleuse adaptation des Insectes aux rudes
conditions des climats arides. (Mâles butinant et femelle au repos, région de Midelt, Haut Atlas oriental, juin 2000). Suivi dans toutes ses localités durant plus de dix saisons jusqu'en 2005, le
Grand Hermite était porté disparu jusqu'à ses retrouvailles en 2015 dans deux sites du Djebel Ayachi, retour sans doute favorisé par un hiver et un printemps excessivement
pluvieux.
Nombre de stations au Maroc (2015) : moins de 10 ; en danger. Compte tenu de la situation des quelques dèmes de
cette espèce ombrelle, la simple surveillance des périmètres de reboisement et de régénération suffirait pour les mettre à l'abri d'une extinction plus que probable. Tout au contraire, les
bergers de la région concernée se permettent, en toute impunité, de détruire les clôtures et de faire des irruptions qui deviennent vite pacages permanents dans les dits reboisements. On peut se
poser quelques questions.