Au Maroc, l’avers alaire de la Thécla du Chêne est brun
noirâtre glacé d’un beau violet resplendissant chez le mâle (la photo de Paolo Mazzei montre ici un sujet d’Italie d’un chromatisme plus vif qu’en Méditerranée occidentale), tandis que chez la
femelle, c’est un bleu plus soutenu qui n’apparaît qu’en avers de l’aile antérieure. Le revers est de couleur gris terne agrémenté de lignes blanches (photo de Jean Delacre, au
Tizi-Tanout-ou-Fillali, Moyen Atlas méridional). Territorialiste, le mâle patrouille en virevoltant nerveusement dans le périmètre d’un bouquet de plusieurs arbustes et se pose réitèrement sur un
même rameau électif, souvent à la cime dont il ne tend à descendre qu’en fin de journée. Inféodée au Chêne vert, cette Thécla vole en juillet et présente des populations disjointes dans tout le
Maroc montagneux et non saharien, dans les écorégions des forêts humides et de celles sclérophylles. La chênaie verte couvre au Maroc une superficie de presque 1.500.000 ha, majoritairement en
montagne, et la prospection de cette masse considérable n’a guère livré qu’une modeste trentaine de colonies de Quercusia quercus iberica ! La localisation de chaque
dème ne dépassant guère quelques ares, le Lycène n’habiterait donc que 0,000022 % d’un territoire potentiel peuplé par sa plante nourricière. Ce chiffre, ou même son décuple, est ahurissant ! La
raison de cette paucité est sans nul doute la grande sensibilité de cette espèce, conjuguée au piètre état de son habitat, subissant tout autant la pression pastorale que la surexploitation
forestière.
Nombre de stations au Maroc (2015) : plus de 100 ;
non menacé.