L’Azuré de l’Atlas (Polyommatus atlanticus) est, en Afrique du Nord (Algérie et Maroc), une espèce vicariante (c'est à dire remplaçante) appartenant à tout un complexe plus septentrional, notamment ibérique. Comme souvent chez les Lycènes bleus, on observe un fort dimorphisme sexuel et la femelle est brune. La forme nominative atlanticus s. str. du Haut Atlas connaît une régression alarmante et les colonies aux effectifs fournis se sont effondrées devant le saccage de leurs habitats. Cette splendide espèce craint d’autant plus le piétinement et la pression pastorale que sa plante, l’Anthyllis vulnéraire, est très prisée par le cheptel qui se délecte de ses têtes pédonculées. Espèce intolérante et fuyant les milieux arasés, l’Azuré de l’Atlas n’a subsisté jusqu’il y a peu qu’à la faveur de périmètres protégés, désormais de plus en plus livrés à l’assaut des moutons et des chèvres (En rangée supérieure : les deux sexes de la ssp. weissi, génération vernale, au Col du Zad, Moyen Atlas central, mai 2001; en dessous à gauche et au milieu, un couple de la génération estivale, bien plus petite et à la strie du dessous alaire plus évidente, Col du Zad, juillet 2005; en dernière position, photo d'un mâle de la forme nominative, Adrar Tizerag, dans le Massif du Toubkal, juillet 2005; en dernière ligne : mâles de la nouvelle ssp. rifaine chaouniensis Tarrier, 2019).
Nombre de stations au Maroc (2015) pour atlanticus. str. : moins de 5 (à ma connaissance une dernière) contre une vingtaine jusqu'en 2000 ; en voie d'extinction, quasiment éteint.
Nombre de
stations au Maroc (2015) pour weissi : moins de 5 ; en voie d'extinction. Demande une urgente protection,
particulièrement par une réelle surveillance des périmètres en régénération (reboisements) où sont localisées les populations subsistantes.